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  • Polyborus
  • Citoyenne intéressée par la politique, la musique, et le dessin... entre autres.
Valeurs fortes :
Loyauté, confiance, honnêteté, solidarité, ... et même, services publics.
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9 mars 2013 6 09 /03 /mars /2013 00:00

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Plus rien, jamais, ne réussira à ôter cette terreur sourde au fond de mes tripes à chaque fois que je doute, qu'il ne rentre pas, qu'il ne répond pas. Comme si l'insouciance n'était plus possible. Insouciance ? Non, ce n'est pas vraiment ça. Je n'ai jamais été insouciante. J'ai toujours eu peur de le perdre. Chaque seconde. Insouciance n'est pas le mot. Non, j'avais plutôt une confiance profonde en son envie de vivre. J'avais foi en son désir d'être heureux, et de faire le bien autour de lui. J'ai perdu cette confiance un peu après Noël.

 

Depuis ? J'essaie de rester calme, de ne pas céder à la panique. De me battre pour lui et notre famille.

 

Maintenant ? J'ai juste peur. Peur qu'il ne baisse vraiment les bras.

 

Je comprends un peu plus chaque jour le désarroi dans lequel il se trouve. 10 mois. Tant de souffrances depuis. Tant d'interrogations sans réponses. Tant de colères. Tant de culpabilité. Tant de fois où il a cru ne servir à rien, ne rien mériter, et où il a même oublié qu'il avait déjà été heureux.

 

Dès que je peux, je lui assure que ce n'est que transitoire. Le chemin est en mauvais état, avec des bosses, des pierres, et même des nids de poule. On est secoués, valdingués, parfois on se dit que la voiture va virer dans le fossé. Mais il faut tenir bon. Ne pas lâcher le volant. Et s'accrocher le temps de retrouver la belle route qui nous attend un peu plus loin, au milieu d'une campagne fleurie et verdoyante.

 

On ne sait pas trop où elle est, cette route bien bitumée : dans un kilomètre ? dans deux ? trois ? Mais elle est un peu plus loin. Il suffit de poursuivre ce chemin, et de tenir bon. Il nous conduit à des régions magnifiques.

 

Quelquefois, on double des voitures accidentées. Des traces de ces gens qui ont fini par lâcher le volant, las de tant de secousses, las de sentir ces vibrations douloureuses dans tous leurs membres, les doigts engourdis à force de crisper leurs mains sur le manche. Ils ont lâché prise. Fermé les yeux. La voiture a versé. Le coeur a lâché.

 

La route n'est pas si loin qu'il faille abandonner maintenant !! Et ce qui nous attend est si beau !

 

Mais je sais aussi que rien n'est simple quand on a son âge, et qu'on n'entend pas ce que nous disent nos parents. Les mots sont dits, répétés, martelés, criés, murmurés, mais une barrière incroyablement étanche rend le message incompréhensible. Rien ne passe. Il ne me croit pas. Il n'est que souffrance, et ne réalise pas que son état est comme un acide rongeant les nerfs de sa famille. Nous l'aimons tant...

 

Il ne peut pas lui arriver quoi que ce soit. Ce serait une bombe, suivie d'une dévastation sans commune mesure. La souffrance à un niveau tel qu'on ne peut même pas l'imaginer. L'effleurer seulement nous terrifie.

 

J'aimerais qu'il le sache. Que mon cauchemar le plus terrible reste, depuis sa naissance, qu'il lui arrive quelque chose. Que depuis que sa soeur est si consciente de sa souffrance, au-delà de l'imaginable, il y a encore pire : qu'il ne soit plus là, ET qu'elle, elle se prenne ça de plein fouet.

 

Moi, je ne m'en remettrai jamais, c'est une évidence. Mais le perdre ET la voir souffrir à ce point ? Et que dire des autres ? Mon mari, son père, ses frères, son autre soeur, ses oncles, ses tantes, sa grand-mère paternelle ses grands-parents maternels, nos proches, ses ami(e)s qui l'aiment TANT. Un effroi inimaginable. Terrible. Hiroshima.

 

Non, rien n'arrivera jamais à me rassurer. Fait-il semblant ? Comment va-t-il ? Que pense-t-il ?

 

Ce soir il va "bien". Il vient - ENFIN - de me répondre. Il rentre. Bientôt j'entendrai la porte d'entrée. Je le serrerai dans mes bras. Je le laisserai penser que je suis bien bête de m'être inquiétée comme ça.

 

J'espère juste qu'un jour il comprendra.

 

Mon fils. La prunelle de mes yeux. Ma chair. Mes tripes. Mon avenir.

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18 mars 2010 4 18 /03 /mars /2010 22:45
http://2.bp.blogspot.com/_ahy-M7QKu4w/SiVtfkhMNlI/AAAAAAAACJQ/K1JMjLwQubo/s400/6a00d8341c506253ef0115704fb84d970b-800wi.jpg
T'as mal choisi ta cible, salopard. C'est tout simplement pas possible, salopard.
Y'en a des tonnes autour de toi, des salopards. En costard, en bleu, en pyjama.
Pourtant c'est bien lui qu' tu choisis, salopard. De quel droit tu t'installes ici, salopard !

Je déteste ce mot : salopard.
Je ne l'utilise jamais. Ou pratiquement. Je le trouve excessif. Rares sont les affreux qui méritent qu'on les définisse ainsi.
Comment, alors, ce mot peut-il arriver sur ce blog, là, comme ça ?
Quelle agressivité !
On se croirait dans un rap de banlieue qui met le feu aux voitures.
Non. Je suis en colère, en rogne, contre ce que certains appellent la fatalité, d'autres le destin.
Mais non. Son destin, ce n'est pas ça. Le destin de son fils, ce n'est pas ça. Le destin de sa femme, ce n'est pas ça. Eux, ce sont des justes, des gentils, des toujours prêts à aider, des toujours là quand on a besoin d'eux.
Alors qu'autour de nous, avouez... si nous devions cibler quelques spécimens, nous en trouverions bien quelques-uns à envoyer à la grignote.
Il a fallu que ce soit lui.
Ce soir, il dort. Et même, l'essentiel de son cerveau dort. Pour essayer de tenir. Pour se donner une chance.
Je ne peux pas le voir, je ne peux pas lui parler, je ne peux pas lui apporter quelques planches de la BD de Bebb pour le faire sourire malgré la douleur, je ne peux pas lui brancher du jazz sur les oreilles, je ne peux pas le rassurer et lui dire que c'est beau, la vie...
La sensibilité appelle-t-elle le crabe avec de larges gestes pour mieux se faire repérer ? Je ne comprends pas.
La haine aide tant de salopards à tenir, tenir, comme de la carne, flétrie, accrochée au fil de la hargne.
Il a fallu que ce soit lui.
Tiens le coup.
Tiens le coup, s'il-te-plaît.
Bats-toi pour eux, bats-toi pour toi, bats-toi pour nous.
On en a encore tellement, des conneries à raconter.
C'est trop tôt. Beaucoup trop tôt.

Je t'embrasse,

Steph
 

A visiter : http://lifeafterpancreaticcancer.blogspot.com/

  
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9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 17:50

Aux deux hommes dont je suis si fière , MERCI pour ces douze ans de bonheur !

 


 

 

 

Les Deschiens - spectacle "C'est Magnifique"

Chanson interprétée par Yolande Moreau.

  

 

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8 mars 2009 7 08 /03 /mars /2009 20:44
A écouter :
Zazie - Si j'étais moi (concert 2003) :

 
  

A admirer :
  
 
A ma mère, d'abord, je t'Aime Maman,
A ma grand-mère, partie le jour de ma fête,
A ma fille, si grande déjà,
A Babeth, toujours : oui, nous avons passé d'excellentes vacances !
A mes soeurs, à qui je souhaite avant tout d'être heureuses,
A ma Juju, à ses deux filles, trop loin mais très, très présentes dans mon coeur,
A Anne-Lise, malgré la distance,
A Huguette : tiens bon, je t'Aime fort,
A Colette, Nath, Gaby, Marie, que je vois et appelle évidemment trop peu,
A Annie, ma tante de coeur,
A Cathy C.-L.: merci d'être passée cet après-midi, ça fait du bien !
Mais aussi à Cathy Ch. , ma seule présidente,
A Elaine, ma référence de sagesse,
A Circé, la reine,
A Sophie, Coline, Fanny, je pense à vous très fort,
Aux pitchounettes qui égayent mes journées de boulot,
A Rosy, Léonie, Sophie, sa mèche et ses puces ,
A ma Sylvie que je n'oublie pas,
A Josiane : merci encore,
A Chichi la Babayaga, que j'admire très sincèrement,
A Jeannine, grâce à qui j'ai un mari extraordinaire,
Aux connues et inconnues,
A toutes celles qui ont compté,
A toutes celles qui comptent,
Il paraît que c'est la journée de la femme.
Je pense à vous toutes très très souvent, et aujourd'hui tout autant que les autres jours.

Plein de bises,

Steph
  
 
Enfin, à méditer : Diane Tell - Si j'étais un homme :

   
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1 novembre 2008 6 01 /11 /novembre /2008 21:25

Ouh ! Que j'ai eu du mal à l'écrire, cet article !!


Robert et Lydia ? ... Deux clefs. ...  :-)

"On dirait du veau !" disait le premier pour me faire enrager, les yeux pétillants de malice, dès que nous mangions quelque chose de bon... même un dessert !
Je suis en train de perdre sa voix.
Cela fait 10 ans.
J'aurais voulu qu'il soit chanteur. Il me resterait des enregistrements.
J'aurais voulu des films, même si je sais qu'ils auraient figé ses gestes tels quels dans ma mémoire.
A son souvenir s'attache le mot Polaroïd : Il était si fier du sien ! Il nous bombardait. Photos un peu trop rouges, photos ratées ou réussies... La pellicule devait  lui coûter cher. Et il n'avait pas beaucoup de sous...

Vous savez quoi ? Je ne suis même pas arrivée à l'heure à la cérémonie. C'était loin, c'était dans sa ville, que je connais mal. Plein de sens uniques, un plan trop ancien, personne pour nous guider, et, bien sûr, pas de portable. A mon arrivée, les yeux de mon oncle... ! Je les vois encore.
J'ai eu le droit d'entrer dans la salle. J'ai eu le droit de pleurer, sur le banc, tout ce que je pouvais, du chagrin de le savoir parti, comme du chagrin de ne pas lui avoir dit au revoir en même temps que les autres.

J'ai des souvenirs si intenses de ses yeux rieurs quand il nous regardait, de son visage...
Si intense aussi son regard à l'hôpital : "J'en ai assez, tu sais. Ca fait trop mal. Revenir ici tous les 6 mois, c'est trop dur."
Il adorait la mer, les bateaux... et sa famille. Sa femme, l'Amour de sa vie. Ses enfants, sa fierté, même dans les moments les plus difficiles. Je le revois encore me dire : "C'est mon fils. Peu importe ce qu'il a fait. Je ne le laisserai jamais. Je vais l'aider à tenir." Et il avait raison. Cent mille fois raison.

Pour Robert, donc :

 

The Rolling Stones, Paint it black
 

Et Lydia. Il l'appelait Lydia. (Là ! Stop ! Je l'entends l'appeler. J'entends sa voix feutrée... ! Non, elle est déjà partie. Je la perds, je vous dis...)

Lydia avait la peau douce, et elle était belle... Je ne m'en suis rendue compte que sur la fin, alors qu'elle avait décidé d'arrêter de se battre et que cela s'est vu sur son visage. Avant, je ne me posais pas la question. Elle a vieilli d'un coup. Elle faisait son âge pourtant. Mais elle ne ressemblait pas vraiment à une vieille femme. (Comment dire ?)
...
Elle a tenu bon jusqu'au lendemain de noël. Le jour de ma fête.

J'ai honte de l'établissement où elle a vécu les derniers mois, en dehors de l'hôpital.
Et pourtant, c'était le mieux... parmi ceux qui étaient accessibles financièrement.
La dernière fois que je l'ai vue là-bas, elle a chanté, pourtant...


C'est vrai, de Jeanne Bourgeois, dite Mistinguett

...
Pourquoi est-ce que c'est si important pour moi de poster ça, aujourd'hui ?
Alors que je ne crois pas à toutes ces dates "obligatoires" ?
Ne cherchez pas à comprendre.
On est dans un grand gloubiboulga...

La vie est belle, même si elle fait mal. Elle nous permet de faire des rencontres extraordinaires, de côtoyer des gens qui nous font grandir, mûrir. Qui sèment dans notre coeur des graines d'amour qui ne font pas des bébés, mais qui nous aident très certainement à devenir de meilleurs parents... entre autres.

 

Tour of duty

 

A écouter aussi : The end, des Doors

 

ou encore :

 

. A Robert et Lydia : merci, pour TOUT.

 

 

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