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  • Polyborus
  • Citoyenne intéressée par la politique, la musique, et le dessin... entre autres.
Valeurs fortes :
Loyauté, confiance, honnêteté, solidarité, ... et même, services publics.
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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 21:00
Un simple dessin ce soir, pour aller avec ce poème : Le funambule , au sujet des prisons.

J'hésite à le colorer et l' "amplifier", alors je vous le livre déjà tel quel.

Bien à vous,

Polyb.




La lecture de l'image est en deux temps.
D'abord sur cet écran.
Puis vous cliquez dessus, et la fin du dessin apparaît.


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24 mai 2009 7 24 /05 /mai /2009 22:30
Si vous avez un peu suivi les infos ces derniers temps, vous avez dû entendre les soucis de Barack Obama pour obtenir le budget nécessaire à la fermeture de Guantanamo.
Les démocrates s'en mêlent, parce qu'ils ont peur. Peur de relâcher des terroristes "dans la nature", c'est-à-dire dans des prisons "ordinaires". Or, il est juste question de leur rendre leurs droits. D'en finir avec les enfermements sans véritable procès. D'en finir avec traitements inhumains qu'ils subissent.

Evidemment, dès qu'on croit aux droits de l'homme, on se dit qu'Obama a raison. Mille fois raison.
Même si, évidemment, le cas de Guantanamo est complexe à résoudre.
Parce qu'un criminel, aussi odieux soit-il, reste un être humain. On ne peut pas déroger à ce principe de base. Sinon, on ouvre la porte à tous les excès... y compris les injustices graves.
Or, dans les prisons françaises, on s'approche de l'extrême, de l'insupportable, toujours plus près, et il ne se passe pas grand chose pour y remédier. Appels aux secours des uns et des autres. Et après ?

SURPOPULATION
Imaginez le quotidien à 6 (ou plus !), incarcérés dans une pièce de 9 m2.
Imaginez seulement la VIOLENCE que cela peut générer.
Croyez-vous qu'on prépare le prisonnier à un avenir, à une sortie possible, dans ce genre de conditions ?
Et certaines fenêtres cassées tant qu'à faire, pas d'eau chaude, une douche par semaine (en ce moment, alors que la chaleur s'installe, vous imaginez 6 personnes ensemble dans un réduit sans douche avant vendredi par exemple ?), quelques sorties dans une cour haute de murs...
En prison, on ne sait pas sur qui on va tomber.
On ne choisit pas ses voisins, pas plus que ses compagnons de chambre.
Comment VOUS supporteriez-vous cette promiscuité permanente ? ...

Ajoutez à la surpopulation :

- des effectifs trop réduits de surveillants
- des locaux délabrés, voire insalubres
...
- un cruel manque de soin (psychologique, psychiatrique, notamment)
- de la maltraitance morale et physique.

Et hop, vous obtenez le cocktail détonnant qui va créer toutes les conditions CONTRE une réinsertion : attitudes suicidaires, violence contre la société, folie.


"Et alors, me direz-vous ? Ils n'avaient qu'à pas ... !"
Sauf qu'il n'y a pas QUE de "vrais" criminels en prison. Erreurs judiciaires, détentions provisoires qui durent des mois -voire des années- jeunes mineurs mélangés aux majeurs, etc.
Et dans tous les cas, l'intérêt d'une société n'est pas de créer un tel nid à emmerdes.
Pas plus qu'une société moderne et respectueuse des droits de l'homme n'a à traiter qui que ce soit de la sorte. (oui, je sais, qui a dit qu'on était vraiment dans une société respectueuse des droits de l'homme...?)

Oui, ceux qui sont coupables méritent d'être enfermés, parce qu'on n'a pas de meilleure solution.
Sauf que pour se regarder en face, il faut que la prison SERVE A QUELQUE CHOSE. C'est-à-dire que le criminel y soit traité décemment, mais aussi suivi, soigné, accompagné, pour qu'il reprenne petit à petit le chemin de la citoyenneté.
OUI, c'est POSSIBLE. Pour cela, il faut des moyens...

Dans nombre d'établissements sociaux, on gère, tant bien que mal, des jeunes en réelle rupture avec le système. On fait du mieux qu'on peut pour redonner un sens à la vie à des ados ou des jeunes adultes, en souffrance TELLE qu'ils ont mis en place des comportements complètement déviants. Aux éducteurs, aux soignants, de les aider... sans beaucoup de moyens, croyez-moi... Nos grands pontes ne comprennent rien...
Pourtant, même si on n'en "sauve" qu'un sur dix, ou même un sur vingt, ça vaut le coup.
Parce que ce sont des vies humaines. Et qu'elles valent les efforts fournis.
Même quand c'est dur, dur, dur.

Dans nos prisons, il y a un GROS BOULOT à faire. Qui n'est pas fait.
Je ne dis pas que les gens de terrain qui y travaillent ne font pas de leur mieux.
Je dis qu'ils n'ont pas assez de moyens.
Que leurs conditions de travail, associées aux conditions d'existence trop souvent infâmes des prisonniers, créent une violence inouïe, et un désarroi permanent qui se transforme en désespoir. Si nous nous taisons, nous en devenons en partie responsables.
Combien de suicides ?
Combien de maltraités ?
Combien de désespérés, prêts à tout, pour ne plus vivre cet enfer ?

Je sais. Il y a déjà bien assez à faire "ici".
C'est la crise. On ne s'en sort déjà pas, alors nous occuper d' "eux"...
Mmm. Sauf qu' "eux", il faut prévoir leur retour "ici". C'est à nous tous de le préparer.

Bien à vous,

Polyb.



En savoir plus :


http://www.mediapart.fr/journal/france/220509/prisons-francaises-un-detenu-denonce-la-torture-blanche-des-quartiers-d-isolem

http://jpsueur.blog.lemonde.fr/2009/05/15/maison-darret-dorleans-des-mesures-urgentes-simposent/

Autres articles de Polyborus sur ce thème :

Prisons françaises : à quand un peu de dignité humaine ?

Le funambule


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23 décembre 2008 2 23 /12 /décembre /2008 22:58
Parfois, j'me prends pour un funambule.
De ma cordelette de coton, je fais un câble de joie.
De mes passes entre les barreaux, je fais un pont vers l'extase.
Parfois, j'me prends pour un funambule.
J'oublie le tournis et la panique.
J'oublie la peur et les murs qui se serrent.
Je file sur mon fil et je défile le temps qui m'est pris.
Parfois, j'me prends pour un funambule.
Enfin je respire. J'inspire plus qu'un bol d'air, un monde entier !
J'emplis mes poumons asphyxiés, et je prends les étoiles de leur mobile.
Je les attire vers mon coeur, et je les inspire au plus profond de mon âme.
Parfois, j'me prends pour un funambule.
Loin de moi ces terreurs, de l'air, j'en trouve
Loin de moi ces horreurs, de l'espoir, j'en découvre
Près de moi d'autres hommes, des humains en souffrance
Et qui comme moi dansent le pas macabre des enfermés
La mort ne sera pas ma délivrance
Le rêve sera mon salut.
Parfois, j'me prends pour un funambule.
Je sors mais ce n'est pas la ville
Je vole mais ce n'est pas la pomme
Je change mais ce n'est pas en mal
Je marche simplement sur le fil de ma nouvelle vie
Je la réinvente, au gré des entretiens et des expériences
Je la retente, au gré des rêves et des espoirs auxquels je veux croire
Parfois, j'me prends pour un funambule.
J'ai juste oublié un détail. Tout ce cirque, là... ce n'est pas pour rire.
Mon coeur s'arrête. Une fois, deux fois. La troisième sera peut-être la bonne.
Vite, revenons-y.
Parfois, j'me prends pour un funambule...

Polyb.

Voir aussi cet article.
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23 décembre 2008 2 23 /12 /décembre /2008 21:40
Probablement plusieurs d'entre vous auront suivi cette drôle d'affaire.
Il y a quelques jours, on apprenait que deux détenus de Fleury-Mérogis avaient réussi à filmer l'intérieur de leur prison, et donc bien des choses habituellement cachées aux regards extérieurs. Ces éléments filmés, ils les ont confiés à deux réalisateurs, chargés d'en faire un documentaire sur la réalité de leur univers carcéral.

Pourquoi ont-ils ressenti le besoin d'en arriver là ?

Envie de réagir face aux documentaires qu'ils visionnent habituellement, et qui ne montrent que ce qu'on veut bien montrer au public : des locaux en état correct, un peu de vie lissée à l'intérieur, mais évidemment PAS la face réelle de la prison.
Or, tant pour alerter l'opinion sur l'état de délabrement des locaux, la surpopulation et surtout ce que cela implique au quotidien, que pour bien montrer aux jeunes que "la prison, c'est la merde, et que tu deviens fou là-dedans"... il fallait parler vrai, et donc... montrer vrai.

En ce qui me concerne, oui, comme tout ce qui est oublié de tous, et qui est souvent l'objet de préjugé, j'ai eu envie d'en savoir plus.
Pour cela donc, ces deux hommes marquent un point : attirer l'attention de quelques uns. J'en fais partie. Je ne suis pas sûre qu'on soit nombreux, mais c'est déjà ça. Et en plus, j'ai un blog ? Bon. Ben je toucherai donc quelques personnes de plus. Tant pis si ça n'en fait pas beaucoup. Mais je ne peux pas rester sans broncher.

Je me suis documentée à ma manière : quelques recherches dans Google, et surtout, les articles du Monde.fr. C'est de bonne guerre : c'est ce média qui m'a révélé la vidéo. Ils ont fait une série d'articles plutôt intéressants sur le sujet. Contrairement à d'habitude, j'ai compilé le tout, l'ait imprimé, et je me le suis fadée deux fois à fond. Pour comprendre. Ou du moins essayer. Et comme ça m'arrive trop souvent ces dernières années, je me suis mise à avoir honte de mon pays.

Je ne vais pas paraphraser les articles en question.
Le mieux est de les lire, ils ne sont pas si longs.

Toutefois, je vous ressors quelques données intéressantes :

Les données brutes sur nos prisons :

- 70 % des prisons de France sont surpeuplées.
- 25 % d'augmentation du taux de détention en France depuis 5 ans.
- Pas d'augmentation équivalente de la délinquance (notamment criminelle)

La prison école du crime :


- 80 % des personnes condamnées à la prison pour des infractions contre les biens récidivent.
- Les auteurs des infractions les plus graves sont ceux qui récidivent le moins.
- Pour aider à la réinsertion :
1 conseiller d'insertion et de probation pour... 100 détenus.

Les prisons françaises : un déni de la dignité humaine :

- Les conditions d'emprisonnement en France font régulièrement l'objet de remontrances du Conseil de l'Europe et de la Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité.
Réactions de la France : généralement : aucune.

- La loi française exige la séparation en prison :
* des mineurs d'avec les majeurs,
* des femmes d'avec les hommes,
mais aussi :
* des prévenus (détention provisoire) des condamnés,

* des primo-délinquants d'avec les récidivistes.
La surpopulation carcérale en France amène à ne pas respecter cette loi.

- En proportion, on trouve beaucoup moins de "criminels" dans les prisons françaises que de personnes condamnées pour des faits beaucoup moins graves. Pourtant, ils sont mélangés...


- 40 % des personnes incarcérées nécessitent des soins psychiatriques.
Très peu sont soignés, la réponse institutionnelle étant la gestion sécuritaire des ces personnes plutôt que le soin. (en gros, on isole, mais on ne soigne pas).


- Les prisons françaises sont celles d'Europe dont on s'évade le moins... et celles où on se suicide le plus.

Quelles solutions envisager ?

- En 25 ans, le nombre de places en prison a doublé... ce n'est donc pas l'augmentation du nombre de places qui peut résoudre le problème de la surpopulation carcérale... mais le respect du principe qui affirme que l'emprisonnement doit être le dernier recours de la justice à l'encontre de quelqu'un.

Il faut donc utiliser tout le panel de sanctions mis à la disposition des juges et ne se servir de la peine d'emprisonnement qu'en tout dernier recours.

Le cas Fleury-Mérogis :

Construite en 1968, à l'époque des poussées des grandes barres d'immeubles HLM. Un complexe immense, d'environ 3000 cellules. 15 à 20 ans à peine plus tard, de gros soucis dans la structure bétonnée. Depuis, le bâtiment se dégrade en profondeur.
Or, comme on peut imaginer sans peine aujourd'hui la difficulté de vivre dans une barre de 3000 logements, la gestion quotidienne de cette prison inhumaine et invivable est extrêmement compliquée.
La rénovation encore plus.
Concrètement :
Des vitres cassées non réparées, des douches qu'on est obligé de faire fonctionner non-stop parce qu'il y a trop de détenus à faire passer à la douche (donc pas d'aération possible, murs "gluants" et moisis), des locaux insalubres, des cellules prévues pour un dans lequel plusieurs cohabitent... etc.


Petit, tout petit extrait des vidéos tournées par deux détenus de Fleury-Mérogis :





Mes principales sources :

LeMonde.fr du 18/12/08 :
- Prisons : "Rien ne justifie l'humiliation ou les mauvais traitements" ('chat' avec Patrick Marest, délégué général de l'Observatoire International des Prisons)
- En 1968, ParisMatch qualifiait Fleury-Mérogis de 5 étoiles (de Luc Bronner)
- Fleury-Mérogis filmée de l'intérieur (de Luc Bronner)

Et maintenant... ?
On change le monde ?
Allez, il est temps.
 

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