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  • Polyborus
  • Citoyenne intéressée par la politique, la musique, et le dessin... entre autres.
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Loyauté, confiance, honnêteté, solidarité, ... et même, services publics.
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10 janvier 2015 6 10 /01 /janvier /2015 09:38

Texte de Porte-Plume qui a mis les mots sur le malaise que je ressens depuis hier.

Bien à vous,

Polyb

 

 

ILS ONT GAGNÉ

JE SUIS CHARLIE.
Et je vais vous dire des choses dérangeantes, comme l’a toujours fait Charlie. Ils ont gagné.

La France, notre France, celle qui se revendique le « Pays des Droits de l’Homme », ma France a une Justice: Elle ne condamne pas sans jugement, elle n’exécute pas de sentence sans condamnation. Il me semble même qu’elle a, le 18 septembre 1981, aboli la peine de mort.

Aujourd’hui, 9 janvier 2015, quatre terroristes l’ont obligée à renier ses valeurs les plus élevées. Comme ces hommes le voulaient, comme le voulait Al-Kaïda, ou Daesh, ou je ne sais quelle horde de barbares à laquelle ils appartenaient, la France les a exécutés sans jugement, ni condamnation. Et apparemment sans remords.

Alors, oui, ils ont gagné : La France est tombée dans le piège, la France s’est comportée en barbare.

Les terroristes étaient en train de tirer sur les gendarmes. Est-ce une excuse suffisante pour les abattre froidement ? Lorsqu’on veut soigner un éléphant, on a les moyens de l’endormir en quelques centièmes de secondes.

Ce qui s’est passé doit aussi nous interroger sur la formation et sur les ordres que l’on donne à nos « forces de l’ordre ». A quoi servent nos fameux « tireurs d’élite » ? Fallait-il avoir vingt, trente, cinquante hommes pour donner l’assaut ? Oui, si l’on voulait être certains du résultat, si l’objectif était la Vengeance.

Si l’on avait capturé, jugé et condamné à la prison ces terroristes, de quoi aurions-nous pu avoir peur ? Que d’autres terroristes, pour exiger leur libération, prennent d’autres innocents en otages, en France ou dans d’autres pays du monde ? Ils le feront tout de même, soyez-en certains, parce que la Vengeance appelle la Vengeance.

Ils ont gagné.

Je n’aurais pas l’outrecuidance de parler au nom de Charb, Wolinski, Cabu, Honoré ou Tignous, mais au fond de moi, je sais ce qu’ils en auraient pensé, parce que moi aussi, je suis Charlie.

Aujourd’hui, avec Bernard, Elsa, Mustapha, Michel, Frédéric, Franck et Ahmed, ils sont morts une seconde fois.

Porte-Plume

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8 janvier 2015 4 08 /01 /janvier /2015 22:51

Je suis Charlie Porte Plume

(Auteur : Porte Plume)

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7 janvier 2015 3 07 /01 /janvier /2015 22:58

re-action-Dessinateur-Ben-Lebe-gue-Charlie-Hebdo.jpg

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10 décembre 2014 3 10 /12 /décembre /2014 22:37

Paul Jorion était sur France Inter ce mercredi 10 décembre, dans l'émission Affaires sensibles, de Fabrice Drouelle.

 

=> A écouter ici :

http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=1018745

à partir de 33 minutes environ (mais le début de l'émission est intéressant également !)

 

Bonne écoute !

 

Bien à vous,

 

Polyb.

 

 

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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 21:02

Il n'y a pas de petite pierre.

Comme dans l'écologie, comme en politique. Tout est question de valeur et d'engagement.

Voici ce à quoi je réfléchis moi aussi.

En attendant de trouver, je vous fais partager l'idée.

 

Bien à vous,

 

Polyb.

 

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22 octobre 2011 6 22 /10 /octobre /2011 11:35

Voici ce que je viens d'envoyer par mail à "mon" député, Jean-Louis Bernard.

N'hésitez pas à en faire de même.

Nous n'exerçons pas suffisamment notre droit d'expression auprès de nos députés.

Ce sont nos représentants au Parlement, pensons à leur faire connaître nos positions sur l'évolution nécessaire de notre société.

Bien à vous,

Polyb.

 

Monsieur le Député,

 

La semaine prochaine, le Parlement français pourrait adopter un amendement pour donner aux couples pacsés le droit à la pension de réversion (allocation veuvage).

En cas de décès d'un des partenaires, ce droit permet au partenaire en vie de recevoir une partie de la retraite du partenaire décédé.

Cette aide financière, précieuse pour les personnes les plus démunies, aide notamment à faire face au décès de son partenaire. Elle est aujourd'hui refusée aux couples pacsés.

Il est temps d'accorder les mêmes droits aux couples mariés et pacsés, quelque soit leur choix de vie.

63% des Français se disent favorables au mariage gay et à l'égalité des droits pour tous les couples.

Pourtant, le débat en France est dominé par une minorité homophobe au point de vue rétrograde : une députée est allée jusqu'à comparer l'amour entre deux femmes ou deux hommes à des "unions avec des animaux".

Nicolas Sarkozy avait promis durant sa campagne présidentielle en 2007 de mettre fin à cette discrimination : une promesse non tenue qui a poussé la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Egalité) à interpeller le gouvernement en 2010.

En tant que député de ma circonscription, je vous demande d'agir, et de voter l'amendement qui mettra un terme à cette discrimination.

Que les couples Pacsés soit homosexuels ou non, ils doivent avoir des droits équivalents aux autres couples.

 

Cordialement,

Prénom, Nom, Ville / Quartier.

 

 

NOTA BENE :

Si vous ne savez pas trop qui est votre député, rendez-vous sur le site:

http://www.assemblee-nationale.fr/13/qui/circonscriptions/

Puis cliquez sur votre département.

Vous trouverez une carte avec les circonscriptions.

Lees communes et les quartiers de chaque circonscription seront alors indiqués sur le côté.

En cliquant sur votre circonscription, vous tomberez sur la fiche de votre député, avec son adresse mail.


Vs-avez-dit-solidarite-2.jpg

 

 

EN SAVOIR PLUS :

Droits sociaux des pacsés

Appel de All-Out

Signature de l'appel en ligne

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16 octobre 2011 7 16 /10 /octobre /2011 14:20

Commentaire enregistré sur Rue89 à la suite de cet article :

Galère quotidienne : garder son nom de naissance quand on est mariée

Merci à Emilie Brouze pour ses recherches, à Rue89 pour les avoir publiées, et à PauseCaf pour la correction du titre sur twitter.


Anecdote :


Le directeur de mon agence bancaire, également mon conseiller financier, prend RV avec moi pour "mettre à jour mon dossier" comme la loi l'y oblige tous les deux ans (c'est récent).

 

Il réalise que je suis toujours indiquée comme Mademoiselle "Machin", ne comprend pas.

- (surpris) Vous n'avez pas fourni les documents relatifs à votre mariage ?

- (un brin agacée) Si, si.

- (un brin agressif) Et ça ne vous choque pas que depuis plusieurs années ce ne soit pas le bon nom sur vos relevés et votre carte ?

- (un brin moqueuse) Comment ça pas le bon nom ? C'est mon nom depuis 36 ans... Le "MLE" ne m'a pas choquée, je me moque d'être appelée Madame ou Mademoiselle sur ma carte bancaire ou mes relevés, vous savez !

- (un brin agacé, mais moins agressif) Mais vous avez changé de nom !

- (un brin têtue) Non, je n'ai pas changé de nom. Je me suis mariée, certes, mais je n'ai pas changé de nom.

- (un brin "comprend rien") Mais puisque vous vous êtes mariée, vous avez changé de nom...

- (un brin "toi mon p'tit gars, je vais t'apprendre la loi") Non, je n'ai pas changé de nom. Le nom de l'époux est un nom d'USAGE, et je ne l'utilise pas.

La loi dit que les deux époux peuvent décider de porter le nom de l'autre.

Vous n'avez pas débaptisé mon mari que je sache, pour lui imposer de porter mon nom ? Vous n'allez pas me débaptiser non plus.

- (un brin "elle ne va pas me faire chier celle-là) Ecoutez, ce n'est pas possible au niveau informatique. Vous avez un compte joint, si je mets Madame, il vous met automatiquement le nom de votre époux.

- (un brin "si même les banquiers sont nuls en informatique, pas étonnant qu'on soit en crise financière") C'est votre problème, pas le mien. Vous n'avez qu'à laisser Mademoiselle si ça vous chante. Ca m'est égal.

- (un brin "je vais me taper la tête sur le mur") Mais non, si je mets Mademoiselle, il ne prend plus en compte votre mariage, je dois mettre Madame.

- (un brin amusée) Ah. Eh bien débrouillez-vous comme vous voulez, mais vous me laissez mon nom... Et puis mon mari souhaite garder le sien aussi, au fait.

- (un brin "passons à autre chose") Bon, je vais voir. Vous aurez votre nouvelle carte d'ici quelques semaines, je vais m'arranger.

 

Quelques semaines plus tard...

 

http://politique.jourdefemmes.fr/files/2010/01/banques-credits-carte-bancaire-cout-prix-tarifs.jpg

 

Je reçois ma nouvelle carte bancaire... avec mon nom d'épouse.

 

En réalité, je n'en ai strictement rien à foutre, du nom qui est écrit sur ce bout de plastique. Mais c'est une question de principe. Le nom, là, ce n'est pas moi. C'est un peu comme si j'usurpais l'identité de quelqu'un. Je n'ai pas envie de changer de nom et je ne vais pas me coucher devant un banquier pour lui faciliter la tâche.

 

Je me rends dare dare au guichet, et je prends ma voix la plus suave :

 

- Bonjour monsieur. Je viens de recevoir ma nouvelle carte bancaire. J'aimerais savoir de quel droit vous m'avez débaptisée ?

- (le jeune homme passe d'un coup du rosé au livide) Débaptisée ? Mais comment ça ?

 

Je lui explique brièvement mon entrevue avec son chef d'agence.

 

Il bidouille sur son ordi, trouve l'astuce informatique en quelques minutes, vérifie que mon mari ET moi avons gardé nos noms, et m'annonce plein de déférence qu'une nouvelle carte est en cours d'édition, que je la recevrai sous une semaine.

 

- Par contre, je suis navré, mais pendant quelques jours encore il vous faudra utiliser celle-ci...

- Aucun problème, tant que vous m'en faites une autre rapidement.

- Bien sûr, vous n'aurez rien à payer, votre nouvelle carte sera entièrement à nos frais.

- Bien sûr.

 

...

 

Ne lâchons pas.

 

:-)

 

Bien à vous,

 

Polyb.

 

Edit : Info Maître Eolas sur Twitter :

Si on vous impose un changement de nom, le responsable encourt 6 mois de prison et 7500€ d'amende.

http://t.co/BaBncIw6

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 16:05

Je ne commente pas tout de suite.

Je vous laisse d'abord visionner cette vidéo militante.

Changeons de regard, SVP...

Et rappelons-nous Serge Partouche.

.

Bien à vous,

Polyb.

.

Campagne de l'organisation Suisse "Pro-infirmis".

 

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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 16:30

Je ne découvre cet article de LibéMarseille qu'aujourd'hui.

Un homme de 48 ans, autiste, est décédé lors d'une intervention musclée de la police alors qu'il était en crise... et qu'ils ne savaient pas la gérer.

Je vous livre mon commentaire... tel quel.

Je suis atterrée.

Je connais quelques enfants autistes (réellement qualifiés comme tels par les toubibs). Je dis enfants, mais certains sont grands maintenant. :-)
Je les imagine sans mal à l'âge de cet homme.
Ils apprennent depuis tout petit à gérer le monde extérieur avec tout ce qu'il peut avoir d'angoissant pour tout un chacun, sauf que c'est encore plus fort pour eux.
Du coup, la communication est très difficile quand ils ne sont pas en confiance.
Mais difficile ne veut pas dire impossible, même en cas de crise.

Un autiste en crise, comme n'importe quelle personne qui souffre intensément, nécessite des soins, au moins ponctuels.
Pas forcément des soins médicamenteux, mais au moins du personnel soignant formé qui saura évaluer cette crise, puis, l'apaiser.

Imaginez-vous en état de souffrance psychologique intense, vous avez un moment de colère contre vous-même, et vous claquez les portes, tapez sur une armoire ou balancez une assiette.
Comment réagissez-vous alors si des policiers viennent et apportent une réponse musclée ?
...

La question qui se pose à moi est forcément celle de la FORMATION des forces de l'ordre.
Pourquoi sont-ils intervenus physiquement ?
Pourquoi n'ont-ils pas appelé les pompiers par exemple, si la situation les dépassait ?

Parce qu'ils ne savent pas non plus EVALUER les situations d'urgence variées.
Ils ne sont pas formés pour ça.
Et c'est le drame.

Tous les milieux dits en dehors des normes (mais est-ce que nous sommes, les uns et les autres, normaux ??) sont passionnants lorsqu'on les côtoie, mais ils sont évidemment différents et nécessitent un minimum d'information.

Le monde du handicap n'a pas encore réussi à évacuer les nuages noirs qui planent dans son ciel, la preuve.
Mais il n'est pas le seul :
la police, l'école, l'hôpital (psy ou non), tout ceci est détruit par un gouvernement qui ne gère jamais le long terme.

 

Exigeons que les choses changent... soyons vigilants sur les positions des candidats aux présidentielles et aux législatives.

Et surtout, surtout, n'oublions pas les silencieux qui ne peuvent pas donner leur avis, alors qu'ils aident notre monde à être plus riche, même si ce n'est pas la même richesse que celle des puissants.

 

Là, tout de suite, je pense à cette pauvre femme qui a appelé la police, et qui doit le vivre si mal après le drame...
Je pense aussi et surtout à cet homme, à sa famille.
Ils pourraient être mes amis.
Je leur souhaite d'être aussi forts que possible dans cette épreuve.

 

Bien à vous,

 

Polyb.

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18 septembre 2011 7 18 /09 /septembre /2011 19:30

Lettre ouverte d'Alice Nieto, que je publie dans son intégralité.

Les mots d'Alice sont suffisamment forts pour que cela se passe de commentaire de ma part.

Connaissant mes prises de position, vous ne serez pas surpris de mon soutien plein et entier.

Et si notre regard vers l'autre évoluait enfin ? Changeons les choses. Il est temps.


Bien à vous,

 

Polyb.

 

 Aujourd'hui, « j’accuse »



       Ecrire est le cri de la protestation. Mes moyens d’actions ont beau être limités. Mon statut d’étudiante est certes insignifiant. Mais j’ai avec moi le poids de l’expression écrite, cette liberté qui, par le biais des mots, permet à l’âme de témoigner. Autrement dit, j’ai avec moi l’essentiel : mes valeurs et mes écrits.

Aujourd’hui, j’accuse. Je dénonce une injustice et sûrement une parmi tant d’autres, me direz-vous. Mais de la même façon que se soigner, c’est accomplir la moitié du chemin de la guérison, prendre conscience du mal fait à autrui, c’est réaliser un premier pas, sans doute le plus important, à l’encontre de l’injustice. Aujourd’hui, j’aimerais qu’on puisse réaliser ce pas, que le voile soit levé sur cette indignation dont nous avons peu connaissance ou plutôt, dont l’intérêt n’a jamais été présent. Une affaire dont on se sent peu concerné alors que pourtant, elle fait appel à notre sens de l’humanité. C’est auprès de vous que je voudrais crier de toutes mes forces, aussi futiles soient elles, la cruauté dont peut être capable un pays pour un autre. Puisque d’autres ont osé, j’oserai aussi, moi.

Oui, le mot « cruauté » peut résonner de manière exagérée, mais ce n’est qu’une question de point de vue. Tout dépend de quel côté de la barrière on regarde. Comment réagirait un Français si on lui refusait le visa aux Etats-Unis, sans raison particulière ? Que dirait-il s’il était perçu d’emblée comme un fraudeur en quête de fuite ? Que penserait-il si on lui refusait les joies du tourisme, la découverte d’une autre culture, la visite de ses amis ? Ce sentiment amer et cuisant que vous ressentez lorsqu’on vous coupe du monde et qu’on vous enferme dans votre propre existence, le supporterait-il ?
C’est un sort que connaissent bon nombre d’Africains voulant explorer le monde occidental.
L’animal est enfermé en cage. Une fois de plus. On leur refuse le visa sans explication, sans prétexte valable, parce que « non, c’est non ». Parce qu’on a peur, parce que l’Afrique c’est pauvre, l’Europe c’est riche, alors c’est évident, ce salopard d’africain va chercher à frauder, à profiter des richesses du pays, pire, il va s’installer et s’enrichir sur notre dos ! On en a déjà trop dans notre pays alors que viendrait- il faire ici !

Paranoïa, discrimination, intolérance, il n’y a que trois mots qui peuvent qualifier ce comportement. Mais sous quel prétexte ?

L’an dernier, j’ai passé 8 mois en Afrique, au Bénin exactement. J’avais 19 ans. Je suis partie dans un but humanitaire. Aux coudes à coudes avec les autres volontaires, nous avons organisé des campagnes de prévention, apporté une aide humaine et matérielle dans les écoles, participé à la protection de l’environnement. Et pourtant, je suis revenue avec l’impression d’avoir reçu plus que je n’ai pu donner. Les Africains sont ainsi, ils ont peu mais partagent tout avec une générosité inconcevable. C’est un autre monde où l’on lutte au quotidien avec espoir et acharnement, sans se plaindre, sans jamais s’apitoyer, avec le sourire d’une personne qui sait ce que vivre signifie. C’est un monde de solidarité où les liens de la famille ne présentent aucune limite.
Autant dire qu’en 8 mois, j’ai eu le temps de créer de fortes relations. A mon retour en France, j’espérais qu’un jour, je pourrais les recevoir comme eux m’ont si bien accueillie. Je n’aurais jamais imaginé, soupçonné que ce serait pour eux une quête sans fin, avec pour saint graal, un unique papier tamponné : le visa.


Quand mon ami béninois, chef de programme d’une ONG française, s’est décidé à venir en France, il a pris un mois de congé, soit la totalité des vacances qui lui sont attribuées par an. Il a tout payé : le billet d’avion, l’assurance, les vaccins, les frais du visa. L’argent s’est mis à pleuvoir, mais ça valait le coup. Ce qu’il faisait là, il ne pourrait le faire qu’une fois dans sa vie. Tout était bon. Sauf le visa. Une semaine, rien. Deux semaines, rien. Trois semaines, c’est un refus.

Le motif : revenus insuffisants sur le compte. Il faut avoir au moins 1 millions de F CFA, soit 1500 euros, pour espérer partir en France. Le salaire moyen des béninois se situent autour de 50 000 F CFA.

Combien de béninois pourront un jour voyager hors du continent ? 3% ? 5% ? Mais pas d’énervement, ceci n’est qu’une bonne intention venant du consulat français ! Il souhaite tout simplement s’assurer que le voyageur aura les moyens d’assurer ses soins, son rapatriement… Je ne me souviens pas qu’on m’ait demandé mes revenus pour vérifier si j’avais les moyens de ne pas crever du paludisme, mais peu importe. L’Africain ne baisse jamais les bras. Les amis et la famille l’aident à gonfler son compte. Nouvelle demande avec cette fois, 1 100 000 F CFA en poche. Refus.

Le motif : manque d’informations sur la personne qui le reçoit. Il vous faut savoir que pour venir en France, l’Africain doit pouvoir présenter une lettre d’invitation. On ne se présente pas en France sans y être invité ! Il reste une semaine avant le départ, une semaine pour obtenir le papier qui ouvrira une brèche au niveau des frontières. Nouvelle demande avec cette fois, le contrat de travail et les revenus de celui qui l’invite. Mon ami est confiant. Il a fourni toutes les informations qu’on lui a demandées, comment pourrait-on lui formuler un nouveau refus ? Mais quelques jours plus tard, au service de l’immigration : c’est un refus définitif. Et le plus drôle reste à suivre.

Quand on vous annonce la décision finale, qui ici est un refus, il vous faut signer une déclaration pour en connaître les raisons. En résumé, vous êtes obligé d’accepter la décision  pour connaître le pourquoi du refus. Alors bien entendu vous signez, pour finalement avoir le droit d’apprendre que le motif «  touristique » de votre voyage n’est pas valable et qu’il n’y a aucune garantie que vous respectiez sa durée.

Toutes ces démarches, tout cet argent, tout ce temps, toute cette énergie gaspillés pour des prétextes qui n’ont pas de sens. Parce que l’Africain ne peut pas, comme tout le monde, profiter des joies du tourisme. Parce qu’il est évident qu’une fois en France, il ne voudra plus revenir dans son pays, à son travail, auprès des siens.
Cette histoire n’est pas seulement l’histoire de mon ami béninois, chef de programme d’une ONG française. C’est un récit qui se répète sans fin.

Aujourd’hui j’accuse.

J’accuse la paranoïa qui poussent les pays à se renfermer sur eux-mêmes pour la bonne raison d’une immigration passée non contrôlée, qu’on a abusivement utilisée comme excuse à tous les problèmes rencontrés. 

J’accuse la discrimination qui nous rend excessivement méfiants envers les Africains dont les clichés et idées-reçues foisonnent.

J’accuse le manque d’humanité qui nous amène à n’entrevoir que ce qui nous concerne, à ne regarder que devant soi. Ce manque d’humanité qui amène nos pays à se réfugier dans un confort personnel et à se couper du monde.


Alice Nieto.

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