Classe ordinaire d'une école ordinaire il y a deux ans :
C'est la rentrée des vacances de Noël.
Il a fait froid, mais pas tant que ça.
Comme d'habitude, enfants et parents, amis, familles élargies, ont fêté dignement la fin de l'année et le début de la nouvelle.
Déplacement chez untel et untel, vacances à pétaouchnok, soirées allongées parce que "ce n'est pas tous les jours la fête"... Et puis, pas le temps de se reposer, parce qu'il faut faire les mondanités d'usage : la famille de l'un, la famille de l'autre, et puis la fête à la maison, et puis la fête chez les copains. Merde !!! C'est déjà la reprise. Merde !!! On est crevés.
Bof, c'est pour tout le monde pareil, on se reposera un peu plus les week-ends...
Sauf que la grippe, l'angine machin ou truc, la gastro, elles, sont tout près. Elles rôdent, malignes, et paf !
Résultat : la maîtresse des gosses tient le coup, mais chacun, dans leur classe, à tour de rôle, chope l'une des trois saloperies, et voilà que la moitié de l'effectif du CE2 est au lit, trois semaines de suite... Est-ce que ça s'est propagé à toute l'école ? Non. Est-ce que l'inspecteur, le médecin scolaire, le préfet, ont décrété des mesures spécifiques ? Non.
Savez-vous pourtant quels dégâts économiques trois virus pareils peuvent causer dans les familles touchées ? Garde des gosses, donc jours non payés, mais aussi soi-même au lit, donc passés les jours de carence, on touche moins...
Cata. Juste après Noël. MERDE...
Et puis ça passe... comme tous les ans.
Nouvelles angines au printemps, parce que les gosses ne se sont pas assez couverts, disent les mamies.
La gastro semblait partie, elle est revenue en mai... Enfin, l'été, et on oublie le toubib et les arrêts de travail.
Cette année, cata totale :
Grippe aviaire, ils avaient déjà fait le topo à tous les personnels de santé, les responsables d'établissements en tous genres... On allait vers un confinement exceptionnel, interdiction de sortir, etc...
Grippe porcine, rebelote.
Cet automne, bien que les toubibs de grands hôpitaux aient affirmé que la fameuse grippe mexicaine n'est finalement pas si virulente quoiqu'extrêmement contagieuse, bien que le taux de mortalité, les causes de cette mortalité, ne soient pas plus graves que ceux de la grippe saisonnière, branlebas de combat.
Tout à coup, mesures extraordinaires.
Des millions de vaccins commandés, une préparation inédite de fermeture des lieux publics...
A partir de 3 enfants malades dans une classe, on ferme celle-ci au moins 7 jours. 3 enfants malades... Bah, oui, c'est la moyenne en cas de grippe, d'angine, ou de gastro, à chaque période d'explosion de ces maladies virales...
Alors que penser de ces mesures soudaines ?
Non pas que cette grippe soit à prendre à la légère.
La blogueuse qui écrit ses lignes fut touchée en 2008 ainsi que ses enfants : quinze jours de fichus avant les vacances de Noël, quinze jours de fichus pendant. Bref : 1 mois de galère, de repos non reposant, et une belle fatigue ensuite.
La grippe qui arrive est donc à appréhender avec tout le sérieux nécessaire.
MAIS...
La soudaine attention extrême de notre gouvernement pour la santé de ses citoyens me surprend.
Et les mesures envisagées encore plus.
Les transports en communs fermés.
Ah.
Les riches prendront donc leur voiture.
Les autres, iront se faire voir, et marcheront... ?
La radio, la télé et internet pour compenser les fermetures des écoles.
Ah.
Et que prévoit l'Etat pour les familles qui devront assumer la soudaine présence des enfants à la maison sur leur temps de travail ?
Rien. Nous ferons appel à la "solidarité familiale", comme dans le cas d'une grippe saisonnière.
Oui, mais ça, c'est si la classe, ou l'école, est fermée une semaine.
Comment on fait pour les gérer, nos minots, si la classe est fermée un mois ?
Ou plus ?
Pas de réponse, bien sûr.
Parce que les réponses, ce sont toujours les mêmes qui les trouveront.
Doutez-vous bien que les Acadomia et autres organismes se targant d'apporter à vos enfants tout ce qu'il leur faut, sont prêts, sur les starting blocks !
Quelle aubaine, cette grippe, hein ?
Les familles qui en auront les moyens feront appel à eux, pour garder et instruire leurs gosses.
Et les autres ?
Suivis par les enseignants confinés ? A distance ? Sans blague.
On est sûr que les minots qui habituellement ont du mal avec l'école seront ravis de se la coltiner à la maison.
Empressés de faire leurs devoirs et leurs leçons, qu'ils seront !
Et ceux qui sont si souvent absents, que croyez-vous que cela leur apportera ? Ben rien, justement.
Excellente idée, cette grippe !
On va pouvoir :
- Accentuer les différences entre l'élite/les friqués, et les autres.
- Tester grandeur nature l'efficacité d'une Education Nationale sans enseignants.
- Donner un max de blé aux labos pharmaceutiques.
- Faire croire qu'on se soucie de la santé du peuple.
Moi, je n'ai qu'un mot à dire :
BRAVISSIMO !
Mieux que Morisson en 96, ce gouvernement est diaboliquement de droite. Après, qu'on ne vienne pas me dire que la droite et la gauche c'est pareil. Si vous ne voyez toujours pas la différence, vous allez la voir, ne vous en faites pas.
En savoir plus :
Grippe A de 2009 :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Grippe_A_(H1N1)_de_2009
Grippe saisonnière :
http://www.invs.sante.fr/surveillance/grippe_dossier/am_grippe_saisonniere.htm
Alain Bouvier, ancien recteur, membre du Haut Conseil de l'Education, pense qu'une pandémie de grippe A (H1N1) entraînant la fermeture prolongée d'écoles pourrait bouleverser en profondeur le système éducatif français.
A lire ici :
Dessin de Martin Vidberg, à déguster sur son blog ici :
http://vidberg.blog.lemonde.fr/category/science/grippe-porcine/
Dessin de Pierre Ballouhey : pour se régaler, son blog, c'est par ici :
http://ballouhey.canalblog.com/
:-)