Notre copain Moon a sorti un billet intitulé "La fin d'une époque", où il exprime ce qu'il ressent sur l'avenir des blogs... et notamment ses préférés. Blogs peut-être rapidement détrônés par Facebook, ou bien tout simplement fermés, éteints, en veille...
Pour mieux comprendre ce qui suit, je vous suggère de commencer par aller le lire ici :
http://monstjeandebraye.over-blog.com/article-la-fin-d-une-epoque-49284211.html
En fait, c'est marrant que Moon parle de ça justement aujourd'hui. On en a discuté pas plus tard que dimanche avec Miguel, qui disait en effet que son blog était amené un jour à disparaître au profit de Facebook...
Ce sera donc sans moi, mais internet me convient sans Facebook.
Je n'écris presque plus, aspirée que je suis par "la vraie vie", justement. J'ai besoin d'air, besoin de créer, et Polyborus est avant tout, admettons-le, un espace pour piquer des coups de gueules. N'oublions pas, après tout, que je l'ai créé suite à la 1ère condamnation de Fansolo !
Je suis, au fond, quelqu'un de pessimiste (quoique combattive). Et mon blog "m'oblige" à rester dans ce pessimisme, car seul les sujets qui me chamboulent vraiment font mes bons articles.
Or, pour écrire un bon article (comme parfois pour écrire un bon commentaire), il faut prendre son temps, réfléchir, se renseigner... (Toute la différence entre bloguer et passer au Grand Bûcher. Mais c'est un autre débat.) Rien de tel pour se flinguer une soirée !
Non, j'ai envie de concrétiser mes envies personnelles. Envie de constructif.
CDG a la chance de participer à des actions en dehors de son boulot qui l'aident à se sentir bien.
Fansolo se reconstruit, je peux en attester pour l'avoir vu récemment, et j'en suis très heureuse pour lui et les siens.
Miguel reste Miguel : il a envie d'être beaucoup lu, et Facebook, bien sûr, lui offre une lisibilité qui lui plaît. Tant mieux pour lui.
L'avenir de Polyb ne se situe pas nécessairement en dehors d'internet, qui reste l'outil qui me permet, au-delà de mes fréquentations professionnelles, associatives, familiales ou de voisinage, de rencontrer des gens formidables, de me rassurer sur l'avenir de quelques valeurs fortes comme la solidarité, l'amitié, l'entraide, l'humanisme...
Bien sûr j'y trouve des cons. Des qui insultent, qui sont homophobes, mysogines, qui traîtent de raclure, qui appellent à la violence, qui attisent la haine. Mais après tout, ne vaut-il pas mieux qu'ils aient, eux aussi, un espace pour s'exprimer ?
Je suis toujours très surprise par la bêtise des extrêmes, très surprise qu'ils osent tenir un discours aussi décomplexé et dénué d'humanisme, justement.
Il m'est arrivé de me sentir mal, très mal après avoir lu des commentaires. Et puis, sur ça aussi, j'ai appris. Appris qu'il faut prendre du recul, que 20 commentaires haineux et vaguement différents pouvaient tout simplement venir d'une seule personne, et que surtout, l'avis d'un con reste l'avis d'un con...
Tout en gardant en tête qu'on est tous le con de quelqu'un.
Ce qui est dur pour moi, depuis toujours, c'est que des gens méprisent des êtres humains. Qu'ils les méprisent si ouvertement que c'en est bouleversant, choquant... Il peut même arriver que ça me bouffe...
Mais cette empathie, et c'est positif au final, m'aide aussi à consulter.
Nous avons tous, à un moment ou à un autre, besoin de faire le point, besoin de prendre du recul, besoin de régler de vieux comptes enfouis loin loin loin dans de vieux tiroirs poussiéreux, mais qui continuent de nous faire éternuer régulièrement. Alors si quelques secousses m'obligent à faire le ménage : tant mieux !
C'est comme quand, pris dans le tourbillon de la vie quotidienne à 300 à l'heure, on a soudain des copains qui viennent bouffer à la maison : au final, c'est une très bonne chose, sans le faire exprès, ils nous ont poussés à tout ranger, jouer de la microfibre et de l'aspirateur :-).
Se prendre en main.
Construire.
Avancer.
Alors, blog ou pas blog ?
Bof, en fait, on s'en fout.
Je pense que je continuerai, mais pas forcément de la même façon.
On verra bien.
L'essentiel, dans tout ça... Ce sont les vrais gens, comme on dit.
Marcher sur la promenade plantée après une bouffe sympa entre copains...
Prévoir de se revoir.
Inviter untel et les siens à un barbec.
Profiter du printemps.
Ecrire à des amis.
Lire leur réponse.
Téléphoner aux vivants.
Bien à vous
Polyb.